La Hache

Tu sais à quoi je pensais en venant ici ? Je pensais aux vaches. On les assomme, on en fait des tas, on met le feu dedans. On appelle ça de la destruction.

Date de parution: avril 2006
Éditeur: alto

Description:

Après avoir mis le feu à son appartement, un professeur de littérature ivre et tourmenté débarque chez l’un de ses étudiants au beau milieu de la nuit. Obsédé par la souillure et la pureté, il lui parle de génocide, du massacre des vaches folles et de celui de la pensée. Dans ce récit en forme de monologue, le silence pesant de l’étudiant en dit autant, sinon davantage que le flot de paroles du professeur.

À travers La hache, Larry Tremblay s’interroge, dans une langue forte et évocatrice, sur la disparition de la pensée critique devant l’omniprésence de la bêtise médiatisée. Un texte comme une gifle au visage des endormis, une réflexion nécessaire sur le pouvoir des mots.

La hache est suivi de Résister à la littéréalité, écrit à la même époque et qui en reprend certains thèmes.

Version audio complète lu par Larry Tremblay:

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Extrait vidéo:



Traductions en langues étrangères:

  • Traduit en anglais par Linda Gaboriau sous le titre de The Axe [2010]
  • Traduit en italien par Francesca Moccagatta sous le titre de L’ascia [2006]

Création du spectacle:

Texte et mise en scène: Larry Tremblay

Avec: Jean-François Casabonne, Xavier Malo

Concepteurs: Angelo Barsetti, Mérédith Caron, Claude Cournoyer, Jean Gaudreau, Claude Goyette, Larsen Lupin

Une production du Théâtre de Quat’Sous, 2006

Jean-François Casabonne (le Prof) et Xavier Malo (l’Étudiant). Photo : Yanick Macdonald

La critique:

Un monologue, La Hache? Plutôt un dialogue avec le silence, avec la passivité d’une société qui a de plus en plus de mal à hiérarchiser l’information quelle reçoit. […] Au milieu des discours sur nos rapports avec la création et avec les médias, le texte, écrit sous le choc du génocide rwandais sans jamais le mentionner, interroge le spectateur sur sa position, sa capacité à se situer, son confort, son action ou son inaction, et sur son jugement, sa distance, face aux différents discours. » 

-Stéphane Despatie, Journal Voir

La mise en scène, assurée par Tremblay, est en constante recherche d’un équilibre impossible à créer entre les deux personnages. La lutte insoutenable – celle de la parole contre le silence, du démon, de l’assassin contre l’ange – qu’ils se livrent ne peut manquer d’être communiquée au spectateur, qui ne pourra ressortir indemne de ce nouveau passage dans l’œuvre de cet important dramaturge.

-Marie-Julie Desrochers, montheatre.qc.ca

Un voyage au bout de la nuit, c’est ce que nous propose le Quat’Sous avec La Hache, de Larry Tremblay, un texte dur et dense, fascinant comme un couteau. Il y est question de la quête extrême de la pureté, des génocides, de poésie. Ça a quelque chose du vertige, de la chute organisée, du cérémonial avant le sacrifice ultime.
 
-Josée Bilodeau, ICI

Écrit et mis en scène par Larry Tremblay, La Hache présente un long monologue interprété par Jean-François Casabonne, qui nous livre une performance aussi éclatante que touchante…Soulignons l’apport considérable de Casabonne…qui arrive ici à transmettre un sentiment constant de vertige à la frontière de la folie.
 
 
-Stéphane Despatie, Vo
ir

À l’heure où les idéologies, surtout religieuses, font un retour en force, Larry Tremblay frappe au cœur des idées dangereuses avec La Hache.
 
Jean-François Casabonne trouve sûrement là une de ses meilleures compositions. Au-delà du caractère sportif de sa performance ( plus d’une heure et demie de texte hachuré), le comédien  apporte beaucoup de nuances et de couleurs à cet être halluciné.
 
Éloquent dans un rôle muet, le nouveau venu Xavier Malo impose une intensité sourde, une présence habitée.
 
La mise en scène de Larry Tremblay orchestre une sorte de danse entre l’intellectuel et le skinhead, entre la parole et l’action, comme deux facettes d’une même noirceur.
 
-Marie Labrecque, Le D
evoir