Ogre

Se surpasser / être magnanime / immense indépassable / tolérer leur petitesse / ne pas leur en vouloir / les aider / se donner / ils t’aiment

Date de parution:
Éditeur: Lansman

Description:

Il trône, « hénaurme », sur un mini-univers qu’il manipule à volonté, fébrile, souriant et insatiable. Dévorant l’immense quantité de vide qui l’entoure et le recrachant en un épais nuage de mots, il se répand, se visite, s’interroge: comment digérer le monde ?

Traductions en langues étrangères:

  • Traduit en anglais par Sheila Fischman sous le titre de Ogre (version en langue anglaise) [2001] Partie du recueil: Talking Bodies (Talonbooks, 2001)
  • Traduit en allemand par Heinz Schwarzinger sous le titre de Der Oger

Création du spectacle:

Production: Théâtre d’Aujourd’hui

texte Larry Tremblay mise en scène Martine Beaulne interprétation Carl Béchard assistance à la mise en scène et régie Suzanne Bouchard scénographie Raymond Marius Boucher costumes Mérédith Caron éclairagesMichel Beaulieu musique originale Silvy Grenier maquillage et coiffure Angelo Barsetti

Mot de l’auteur:

Les ogres gonflent et enflent comme autrefois mais, de nos jours, c’est de vide dont ils sont pleins.

Le vide: il y en a de plus en plus.

Ogre trône sur un univers qu’il manipule avec sadisme, souriant et insatiable. Dévorant l’immense quantité de vide qui l’entoure, le recrachant en un épais nuage de mots, il se répand, se disloque, s’annule.

Quoi de plus engraissant pour un ego qu’une caméra de télévision? Ne suffit-il pas d’être en ondes pour avoir l’urgente sensation d’avoir quelque chose à dire? Mais que peut bien avoir à dire l’homme télévisé? Les choses, les vraies, se font rares.

-Larry Tremblay

Mot de la metteure en scène:

Qui est cet Ogre?

À la fois, celui qui imagine en regardant et celui qui, regardé, s’imagine.

Peut-être prend-il l’expression de celui qui le regarde? Cet obèse mental qui se nourrit de fantasmes, tous plus cruels et ironiques les uns que les autres, se fait avaler par sa propre virtualité. Plus il grossit, plus il se vide.

Ogre de Larry Tremblay est d’une part, une vision sarcastique et virulente du pouvoir des médias qui s’infiltrent sournoisement dans notre quotidien le plus intime et nous abêtissent. Et d’autre part, un regard tranchant et humoristique sur une pathétique quête d’identité.

Bonne soirée.

-Martine Beaulne

La critique:

« Le nouveau texte de Tremblay, s’invente une vie, un entourage, une mission. Sous l’écriture, toujours très économe, construite à coups de leitmotive et d’interruptions, surgit une débauche de fantasmes grotesques et impudiques, claironnés avec emphase. » 

-Marie Labrecque, Voir, du 22 au 28 janvier 1998 

« Cet admirable mise à nu des effets pervers des médias, c’est Larry Tremblay qui la signe. […] Il poursuit ainsi son singulier cheminement d’auteur dramatique préoccupé notamment de construction d’identité. Avec Ogre, il ajoute cependant une corde à son arc, celle de la satire sociale. » 

-Hervé Guay, Le Devoir, 15 janvier 1998 

« Avec ses moyens restreints et toute la puissance de l’imaginaire, Tremblay arrive à rendre visible le processus d’une pensée qui, lâchée sans entrave au milieu des mille sentiers possibles où le corps et les sens l’appellent, rencontre, sans poids, l’interdit et joue avec la mort comme dans un rêve d’où le remord serait absent. » 

-Solange Lévesque, Le Devoir, 21 août 1997