« Nous étions dimanche, un de ces matins où on a l’impression que la terre a oublié de tourner. Même le vent avait déserté la rue. J’habitais un quartier somnifère et suicidaire, et chaque dimanche ne faisait qu’amplifier la désolation de ce coin qui surplombait la ville avec mépris. Une bénédiction que tout cela ne se soit pas produit un lundi matin. J’étais au moins certain qu’aucun voisin ne m’avait vu entrer chez moi avec un corps enveloppé dans une nappe. »
4ème de couverture:
Edgar est un trentenaire timide qui a toujours vécu dans l’ombre de sa mère, décédée depuis peu. Une nuit, il assiste à la violente agression d’une jeune femme. Edgar décide de recueillir chez lui la victime inconsciente. Mais que sait véritablement le jeune homme de la personne qu’il a recueillie ? Au fil des jours, une étrange relation s’installe entre eux, pour le meilleur et pour le pire.
Quand ton Dieu littéraire, Patrick Senécal, parle d’un livre formidable, tu te précipites, normal hein ?
Et qu’est que j’ai bien fait de suivre son conseil Et puis tu le sais déjà, j’ai une petite, légère, micro affinité pour les auteurs québécois. Toute petite hein ?
Le Christ obèse: un bien drôle de titre me diras-tu qui peut, ne pas donner envie. Et pourtant tu en comprendras tout le sens une fois que tu l’auras lu et tu te diras que c’est bien trouvé.
Le Christ obèse est un huis clos étouffant, ébouriffant. Une relation malsaine, un peu à la Misery de Stephen King. Un de ces trucs de dingue avec des personnages de ouf.
Quant Edgar trouve cette jeune fille dans un sale état après une violente agression et qu’il la ramène chez lui pour la soigner, tu te dis que c’est peu commun et tu te demandes bien pourquoi il ne l’a pas emmenée à l’hôpital.
En bon lecteur, tu suis, tu te joins à eux, tu entres mais tu vois soudain la porte se refermer et tu te rends compte que toi aussi, tu es piégé dans cette drôle de maison où les objets semblent tous des reliques. Cette maison aux relents noirs qui finiront par venir chatouiller tes narines.
Tu assisteras alors à une descente dans la folie, dans des abymes que tu n’aurais même pas imaginés. Tu en seras le seul spectateur et ne pourras rien faire…Mais tu oscilleras entre toutes sortes d’émotions. C’est garanti !
C’est noir de noir et c’est habilement monté. L’écriture et le style sont fabuleux et je ne peux rien te dire de plus au risque de gâcher ton plaisir. Je vais donc arrêter là et te laisser découvrir Edgar et son Christ.
Tu passeras à coup sûr un moment exceptionnel à la lecture de ce récit que je ne peux que, moi aussi, te recommander !
Le Christ obèse – Larry Tremblay – Editions Onlit – 105 pages – 2016
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